Pauvre Diable - Hommage aux soignants Lyrics

Ça faisait longtemps qu'on l'attendait
Ça a fini par arriver
Plus possible de fermer les yeux, ça y est
Elle est là, cette calamité

Avant même que ça démarre
On était déjà à saturation
On en avait tous déjà marre
D'écoper dans cette barque sans fond

Françoise l'infirmière galérait déjà
12 Heures de taf par jour c'est sympa
Quand le cadre écrit le chiffre dans son tableur
Mais moins cool pour celle qui reste debout des heures

Quand elle avait 25 ans ça allait encore
Et soigner les gens, ça valait de l'or
Mais après 20 ans de smic
Elle a du mal à pas trembler quand elle pique

Noémie la médecin urgentiste était déjà au bord du gouffre
25 Hospitalisations par jour c'est pratique
Quand on le rentre dans le système informatique
Mais quand il n'y a que 12 lits dispos c'est pas ouf

Tous les jours face à ces regards implorants
"Docteur, vous allez sauver mon enfant?"
Bien sûr monsieur, pas d'angoisse
On attend juste que le petit leucémique nous fasse de la place

Elles ont tout essayé, toutes les formes de combat
Sonner l'alarme, joindre la manifestation
C'est génial, elles ont été invitées au grand débat
Ça faisait joli 2 soignantes dans le fond

Alors quand Covid-19 a pointé son nez
Françoise s'est mise à pleurer
Mais elle s'est reprise rapidement
Au moins, ce métier apprend à être endurant

Noémie a serré les dents
Pas question de pleurer devant les patients
En plus il y a une nouvelle super
Le gouvernement débloque des lits supplémentaires

Sauf que c'est pas pour les patients
C'est juste pour les soignants
Va falloir dormir à l'hôpital
Fallait lire les petites lignes, réquisition totale

Faut pas que les patients voient cette tête-là
Cache-toi derrière ton masque de protection
Enfin en tout cas quand il arrivera
Patience, la Chine prépare la livraison

Noémie prend son téléphone pour expliquer
Son mari comprend bien sûr
Mais pour Lucas le petit dernier
Voir sa Maman encore moins, c'est un gros coup dur

Mais Noémie ne pleure toujours pas
Elle n'a pas le temps pour ça
Elle raccroche, passe au prochain cas
Asseyez-vous ici, toussez par là-bas

Les jours et les patients s'accumulent
Françoise et Noémie travaillent sans relâche
Leurs efforts leur paraissent minuscule
Face à l'immensité de la tâche

Un matin la directive finit par tomber
Elles l'attendaient, savaient que ça allait arriver
Mais elles voulaient continuer d'espérer
De croire que ça suffirait de tout donner

La consigne tombe comme une bombe au milieu du carnage
A partir de maintenant, on filtre à l'âge
A partir de 60 ans, plus de soin
On renvoie le patient chez lui, on n'a plus les moyens

Françoise tremble trop, elle s'assoit
Cette consigne de mise à mort la prend en traître
Mais Noémie ne pleure toujours pas
Elle a juste besoin d'air, elle ouvre la fenêtre

Au loin en bord de forêt elle aperçoit un rassemblement
Des gens qui font la fête, des petits des grands
Malgré elle, les larmes viennent, elle hurle au balcon
Restez chez vous bande de cons

Ça faisait longtemps qu'on l'attendait
Ça a fini par arriver
Plus possible de fermer les yeux, ça y est
Elle est là, cette calamité

Avant même que ça démarre
On était déjà à saturation
On en avait tous déjà marre
D'écoper dans cette barque sans fond

Françoise l'infirmière galérait déjà
12 Heures de taf par jour c'est sympa
Quand le cadre écrit le chiffre dans son tableur
Mais moins cool pour celle qui reste debout des heures

Quand elle avait 25 ans ça allait encore
Et soigner les gens, ça valait de l'or
Mais après 20 ans de smic
Elle a du mal à pas trembler quand elle pique

Noémie la médecin urgentiste était déjà au bord du gouffre
25 Hospitalisations par jour c'est pratique
Quand on le rentre dans le système informatique
Mais quand il n'y a que 12 lits dispos c'est pas ouf

Tous les jours face à ces regards implorants
"Docteur, vous allez sauver mon enfant?"
Bien sûr monsieur, pas d'angoisse
On attend juste que le petit leucémique nous fasse de la place

Elles ont tout essayé, toutes les formes de combat
Sonner l'alarme, joindre la manifestation
C'est génial, elles ont été invitées au grand débat
Ça faisait joli 2 soignantes dans le fond

Alors quand Covid-19 a pointé son nez
Françoise s'est mise à pleurer
Mais elle s'est reprise rapidement
Au moins, ce métier apprend à être endurant

Noémie a serré les dents
Pas question de pleurer devant les patients
En plus il y a une nouvelle super
Le gouvernement débloque des lits supplémentaires

Sauf que c'est pas pour les patients
C'est juste pour les soignants
Va falloir dormir à l'hôpital
Fallait lire les petites lignes, réquisition totale

Faut pas que les patients voient cette tête-là
Cache-toi derrière ton masque de protection
Enfin en tout cas quand il arrivera
Patience, la Chine prépare la livraison

Noémie prend son téléphone pour expliquer
Son mari comprend bien sûr
Mais pour Lucas le petit dernier
Voir sa Maman encore moins, c'est un gros coup dur

Mais Noémie ne pleure toujours pas
Elle n'a pas le temps pour ça
Elle raccroche, passe au prochain cas
Asseyez-vous ici, toussez par là-bas

Les jours et les patients s'accumulent
Françoise et Noémie travaillent sans relâche
Leurs efforts leur paraissent minuscule
Face à l'immensité de la tâche

Un matin la directive finit par tomber
Elles l'attendaient, savaient que ça allait arriver
Mais elles voulaient continuer d'espérer
De croire que ça suffirait de tout donner

La consigne tombe comme une bombe au milieu du carnage
A partir de maintenant, on filtre à l'âge
A partir de 60 ans, plus de soin
On renvoie le patient chez lui, on n'a plus les moyens

Françoise tremble trop, elle s'assoit
Cette consigne de mise à mort la prend en traître
Mais Noémie ne pleure toujours pas
Elle a juste besoin d'air, elle ouvre la fenêtre

Au loin en bord de forêt elle aperçoit un rassemblement
Des gens qui font la fête, des petits des grands
Malgré elle, les larmes viennent, elle hurle au balcon
Restez chez vous bande de cons